« Au-delà de la qualité et du talent, il y a deux aspects importants : celui de la notion de groupe et celui de l’état d’esprit »

Tel est le fondement de pensée de Didier Deschamps, sélectionneur et entraîneur de l’équipe de France entré dans l’histoire le 15 juillet dernier.

Par ces mots, il explique sa recette de la victoire dont il semblerait bien avoir trouvé la clé et ce n’est pas son staff médical qui dira le contraire.

Entretien privé avec Franck Le Gall, médecin de l’équipe de France, Christophe Geoffroy et Denis Morcel, MKDE des bleus : parcours respectifs, utilisation de Cellu M6 Alliance®, coulisses de la coupe du monde, rééducation et récupération des joueurs… LPG® vous offre quelques confidences inédites.

 

  1. FRANCK LE GALL, vous êtes LE médecin des Bleus et vous avez dirigé toute l’équipe médicale en Russie. Racontez-nous votre parcours, celui qui vous a amené à cette rencontre d’abord puis à vivre de l’intérieur l’aventure unique ?

Après mon internat à Rennes avec Pierre Rochcongar (MPR*) de 1990 à 93, je suis arrivé au Centre Technique de Clairefontaine en 1993. J’y ai été responsable du centre de rééducation, des joueurs de l’INF, du suivi des sélections nationales des U15 à l’équipe de France A, et j’ai moi-même été médecin des sélections Juniors et Espoirs. En 2008, je suis parti à Lille avec Rudi Garcia comme médecin de l’équipe professionnelle du LOSC avant de rejoindre l’OM il y a 1 an et demi. Concernant l’équipe de France, je travaille depuis 2012 avec Didier Deschamps et Guy Stephan.

 

*Médecine Physique et Réadaptation

 

  1. Entouré de quatre kinésithérapeutes spécialisés en médecine du sport (Christophe Geoffroy, Denis Morcel, Alexandre Germain et Guillaume Vassout) et d’un ostéopathe (Jean-Yves Vandewalle), quelle place prenait la préparation et la récupération sportive dans l’emploi du temps très calibré de l’équipe de France à Istra ?

 

On répartissait tout au long de la journée les soins de rééducation, les vrais soins de pathologie et beaucoup de soins de récupération, de massage, de LPG®, de pressothérapie, balnéothérapie …

Chaque midi et soir, les kinés passaient dans les rangs pour organiser l’ordre de passage des joueurs sur quatre à cinq créneaux horaires d’1 à 2h chacun.

Il faut savoir que beaucoup de joueurs sont adeptes du massage et de la récupération.

 

  1. Avez-vous en tête une anecdote sur un joueur particulièrement épuisé voir blessé à l’issue d’un match et pour lequel Cellu M6 Alliance® est intervenu dans sa récupération/rééducation ?

 

L’utilisation de la machine LPG® était très régulière, il y avait des soins complets notamment avec Denis (Morcel ndlr), beaucoup en traumatologie et aussi en récupération. Je pense par exemple à Olivier (Giroud ndlr) à qui j’ai posé 6 points de suture pour une plaie du front et que Denis a pris en charge ensuite avec la machine pour assouplir et drainer sa cicatrice. Sinon, bien entendu sur les contusions et massages de récupération globale surtout les jambes lourdes d’après match. Les soins étaient vraiment appréciés des joueurs.

 

  1. Et pour la suite ? On retrouve donc la machine à l’OM ?

 

Oui effectivement, après l’avoir vu bien tourner à la Coupe du Monde, on a envie de l’utiliser en club. La mission est maintenant de former un ou plusieurs kinés au club, qu’ils soient convaincus par la technique et tout aussi sensibles à son importance dans le soin.

 

  1. Denis Morcel, Christophe Geoffroy, à vous deux vous composez 50% de l’équipe kiné qui a suivi, accompagné et soigné les Bleus pendant la coupe du Monde. Quel fut votre parcours respectif pour vous hisser à cette place de rêve ?

Christophe Geoffroy : Depuis 1990 je suis au contact de sportifs, j’ai connu toutes les catégories, de la formation aux équipes professionnelles. Durant toutes ces années, j’ai toujours eu cette envie d’apporter plus aux sportifs. Chemin faisant, en 2012 le poste de kiné avec l’équipe de France m’a été proposé. Je crois vraiment en cette pensée : dans la vie, il n’y a pas de hasard mais que des rendez-vous…

 

Denis Morcel : Je suis passé par les équipes de foot de Caen, du Sénégal, du Maroc et enfin du Japon avant d’arriver en équipe de France. A chaque fois cela s’est fait par rencontre, recommandation, bouche-à-oreille. Dans ce cas c’est par l’intermédiaire du médecin, qui décide de la constitution de son équipe en s’appuyant sur les compétences, puis de Didier Deschamps qui valide le choix des humains. Il ne se permettrait pas de dire comment on doit masser si on lui recommande quelqu’un qui peut convenir professionnellement mais il peut mettre son veto si humainement cela ne correspond pas.

 

  1. La technologie Cellu M6® fait partie intégrante de votre activité, à quand remonte votre première rencontre avec LPG® ?

Denis Morcel : Cela fait quinze-vingt ans que je travaille avec la technique. Pourquoi ? Par rapport au + qu’elle peut représenter en comparaison avec les techniques classiques. C’est la 3ème ou 4ème génération qu’on a au cabinet. La révolution c’est l’intégration du clapet (Cellu M6 Alliance® ndlr) car c’est ce qui se rapproche le plus de la main, avec le gros avantage de ne pas comprimer. En effet, avec la technique endermologie® on aspire, plutôt que de comprimer comme la main, il y a de ce fait beaucoup moins de contraintes.

 

  1. Cellu M6 Alliance®, déjà présent à Clairefontaine, a eu la chance de faire partie du voyage en Russie… Comment la machine s’inscrivait-elle dans votre programme médical ?

 

Christophe Geoffroy : En thérapeutique surtout et de plus en plus en récupération, même si c’est plus récent. Dans un contexte thérapeutique, on ne demande pas son avis au joueur, contrairement à la récupération où il a le choix entre la main et l’appareil. Certains n’aiment d’ailleurs pas trop être massés, c’est alors une alternative proposée.

La machine a été utilisée pratiquement tous les jours sur quasiment tous les joueurs, c’est le rythme de la compétition de haut niveau.

 

  1. Comment les joueurs ont-ils accueilli la technique ?

Denis Morcel : A partir du moment où on l’explique et on juge qu’elle est nécessaire. Pour des pathologies trop douloureuses pour être traitées avec la main par exemple ou parce qu’il y a eu un hématome trop important et qu’il faut travailler à distance, ou encore une cicatrice, une fibrose tissulaire…

Les joueurs connaissent ce qui leur fait du bien, donc à partir de là, la technologie fait partie intégrante des équipements nécessaires à une bonne rééducation.

En équipe de France, certains joueurs connaissaient déjà la technique, les Lyonnais par exemple car on est géographiquement dans le berceau de LPG® mais aussi les Monégasques et également quelques joueurs des clubs Anglais.

 

  1. Quel équipement recommanderiez-vous à un kiné du sport qui souhaite investir pour son cabinet et qui fait face à un large choix de matériel ?

Denis Morcel : Avant tout sa main, qui doit être intelligente : capable de ressentir les zones de tension, de fibrose, d’œdème. Après, il y a aussi des zones hyperalgiques, ou ayant saigné ou avec un œdème trop important et la main ne peut accéder. La technique LPG® est justement un intermédiaire entre la main du kiné et le sportif, puisqu’on peut travailler librement sans comprimer le tissu. Pour se rapprocher des sportifs, il est clair que Cellu M6® fait partie des tous premiers investissements à faire dans un cabinet.

Bien entendu, pour la récupération les bienfaits des bains froids sont aussi reconnus… la pressothérapie aussi, mais cela fait double emploi avec l’endermologie® qui permet déjà le drainage. C’est une question de choix et d’orientation à prendre.

Ce qu’il faut retenir c’est que c’est la main est déterminante, elle guidera la machine pour rendre le traitement efficace. Les configurations de traitement sont infinies : 100% machine, parfois 70% main et 30% machine, d’autres fois l’inverse ; tout est envisageable, l’essentiel est que chaque choix thérapeutique soit mis en place judicieusement.

 

  1. Enfin, quel conseil pourriez-vous donner à un kiné qui souhaite lui aussi intégrer une équipe de sport prestigieuse pour en être kiné attitré ?

Christophe Geoffroy : J’encadre justement une formation baptisée ‘’Comment devenir thérapeute du sport ?’’. Elle a pour vocation d’expliquer quelles sont les choses à connaître et les erreurs à ne pas commettre. Il y a simplement trois choses fondamentales : la passion de votre métier, les compétences, mais aussi et surtout les qualités humaines. Avoir l’habitude de vivre en groupe, être soutenu par son entourage car les missions nous éloignent d’eux. Je pense que ces valeurs ont été véhiculées par ce groupe France durant la coupe du monde.

Merci aussi LPG® qui nous a permis d’élargir nos possibilités de prise en charge dans les domaines énumérés ci-dessus.

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